lundi 14 novembre 2011

@dem SeleKcheûne #11 - Jimi Hendrix


Le mec qui me manque le plus après mon chien…

Avant d’être celui qui délaya sans grumeaux la pop, le psych, le rock et le jazz dans les fonds baptismaux œcuménique de l’Eglise Electrique (en mélangeant rageusement la sauce avec le manche de sa Strat), Jimi fut d’abord et surtout un énorme orateur du blues, inégalé à ce jour, et qu’il amena au statut d’expérience totale, incandescente et sauvage !
Si je dois choisir Le morceau de Jimi Hendrix qui m’accompagnera jusqu’au bout ce sera Pali Gap extrait de la sous estimée BOF Rainbow Bridge, film du totalement allumé Chuck Wein qui suit les déambulations de l’assistante de l’assisté Warhol, Pat Hartley, dans une société Arty Hippie convaincue que tout est amour. Ce film, sorti un an après la mort de notre Prométhée empourpré, contient des extraits du dernier concert - et quel concert ! - de Frère Jimi sur le sol américain, le 30 juillet 1970 à Maui/Hawaï, devant un volcan qu’il honora en incarnant magistralement ses laves urgentes et incandescentes.
Il y eut deux parties à ce concert publié dans son intégralité en 2002 par Purple Haze Records. Il laisse entendre les versions live définitives de Hey Baby, Foxy Lady (où il ne fait plus aucun doute que sa guitare est un membre à part entière se son anatomie), Voodoo Chile (imparablement exécuté) et surtout d’ Hear My Train Comin’  (qui ouvre l’ère d’un Cosmic Blues rageur) pour un public parsemé, réunit par signe zodiacal, mélangeant surfeurs blonds et freaks velus (http://www.youtube.com/watch?v=U9AL0p8t-Ww).
Un Jimi en fusion, sûr de son art et heureux comme on ne l’avait plus vu depuis Monterey. Pour l’anecdote, l’équipe technique ne disposant pas de recorder, arpenta toute l’île pour finalement loué le 4 pistes basique qui permit d’immortaliser la performance et nous les en remercions. Ce concert ne figure donc pas sur la BOF du film mais elle contient 3 des derniers morceaux entièrement supervisés par Hendrix et son légendaire ingénieur du son Eddy Kramer 3 mois avant sa disparition du champ sensible (Hey Baby, Dolly Dagger et Pali Gap). Ces morceaux ne figurent sur aucun de ses albums studio.
Pali Gap, nommé posthumément par son manager Mike Jeffery en référence à une dépression géographique de l’île Maui où souffle un vent à décorner Anne Sinclair et dédiée à la divinité locale Pali, est au départ une jam auquel participe Mitch Mitchell et Billy Cox (qui joue la basse de Gimmie Some Loving du Spencer Davis Group) et fut probablement overdubée par Hendrix ensuite. C’est un des rares instrumentaux studio d’un guitariste au plus fort de sa sensibilité, d’une infinie délicatesse,  paradoxalement non réédité en l’état à l’heure d’aujourd’hui et c’est normal : c’est son meilleur morceau !
Pour finir je dois vous faire une confidence. Depuis plusieurs années je suis atteint par un ver musical. Pour ceux qui ignoreraient de quoi il s’agit, cela se produit généralement au réveil lorsque la radio s’allume et diffuse un morceau de musique… qui restera entre vos oreilles pour le restant de la journée au mieux, au pire pour des mois, voire des années !
Moi cela se passe le soir. Juste avant d’être englouti par l’œil du volcan, défile en rêve éveillé les dentelles de Pali Gap.
Il y a pire comme somnifère…
Stevie Ray Vaughan, Steve Hillage, M, Steve Vai, Randy California, Johnny Winter, Eddy Van Halen, Lenny Kravitz, John Frusciante, Richard Lloyd, Prince, Frank Marino, Robin Trower, Eddie Hazel, Kirk Hammet, Slash, Jack White, John Mayer, Joe Bonamassa, etc… Tous des suiveurs!
@dem
http://soundcloud.com/ademselekcheune/jimihendrix-paligap-usa-1970

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